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18 novembre 2020 3 18 /11 /novembre /2020 16:34

Les plantes sont-elles des êtres intelligents. Peuvent-elles résoudre des problèmes ? Communiquent-elles entre elles, le milieu environnant, avec les insectes et les animaux supérieurs? 

Des questions qui se sont imposées au fil de mes rencontres et qui font l'objet d'études depuis des siècles.

A des époques différentes, des philosophes et des scientifiques (de Platon à Démocrite, de Linné à Darwin, parmi d’autres) ont repris à leur compte la conviction que les plantes seraient dotées de facultés bien plus sophistiquées que celles communément observable. Aujourd’hui, cinquante ans de découvertes ont enfin fait la lumière sur le sujet et c'est dans le livre de Stefano Mancuso, biologiste, et Alessandra Viola journaliste de vulgarisation scientifique, L'intelligence des plantesque j'ai trouvé des réponses.

A la différence des animaux, les plantes sont des êtres sédentaires dont la quasi-totalité vit enracinées dans le sol. Elles ont évoluées de manière à se nourrir, se reproduire et se défendre autrement que les animaux. Elles n’ont pas d’organes individualisés comme un cerveau, un cœur, de poumons, l’estomac, car leur lésion ou leur ablation par un herbivore compromettrait la survie de la totalité de l’organisme. Aucune de leurs parties n’est irremplaçable. Leur structure est constituée de modules répétés interactifs capables, à certaines conditions, d’assurer à eux seuls leur propre survie. Toutes ces caractéristiques les distinguent des animaux et les rendent plutôt semblables à une colonie qu’à un individu.

Pour les plantes, les fonctions ne sont pas liées aux organes. Elles respirent sans poumons, se nourrissent sans bouche et sans estomac, se tiennent debout sans squelette et peuvent prendre des décisions sans cerveau. C’est grâce  à cette physiologie particulière qu’un arrachage même massif ne compromet pas leur survie. Elles peuvent perdre 90% de leur organisme et repousser en toute normalité. Lorsqu’une plante subit une mutilation elle en tire même parfois des avantages comme l’effet revigorant de l’élagage.

Sans yeux, sans nez, sans oreilles, comment imaginer qu’elles possèdent la vue, l’odorat, l’ouïe et même le gout et le toucher. Sur une plante, toutes ses facultés sont présentes à peu près partout de sorte que presque aucune de ses parties ne lui est indispensable.

La vue : les plantes intercepte la lumière, l’utilise, en reconnaissent  la quantité, la qualité. La lumière est la source principale de leur consommation énergétique fondée sur la photosynthèse. Son organisme contient une série de molécules chimiques qui servent de photorécepteurs et absorbent les longueurs d’onde du rouge, de l’infrarouge, du bleu et de l’ultraviolet.

L’odorat : La sensibilité aux odeurs est uniformément répartie. Des racines aux feuilles, les plantes possèdent des milliards de cellules à la surface desquelles on trouve des récepteurs de substances volatiles en mesure de déclencher une série de signaux qui communiquent l’information au reste de l’organisme. Toutes les odeurs exhalées par les végétaux, romarin, basilic, sauge, équivalent à des messages précis, ce sont les mots des plantes.

Le goût : En percevant les minuscules variations chimiques dans le sol, les racines goûtent le sol pour chercher des aliments comme les nitrates, les phosphates ou le potassium. Elles produisent un nombre plus élevé de racines là où la concentration de ces aliments est la plus forte.

Le toucher : L’observation de cette faculté est facile à observer avec les espèces grimpantes et celles qui ont des vrilles. Lorsqu’elles touchent un objet, elles se recroquevillent de manière à l’envelopper. L’organe appelé apex racinaire situé à l’extrémité des racines, touche l’obstacle pour comprendre de quoi il est fait, pour agir en conséquence et le contourner.

L’ouïe : Les plantes ne sont pas seules à ne pas avoir d’oreilles, les serpents, les vers, les taupes également. Comme eux, les plantes utilisent les vibrations sonores grâce à des canaux mécano sensibles. Les racines perçoivent une gamme de vibrations sonores plus importantes que la partie exposée à l’air et leur croissance directionnelle peut être influencée par les sensations éprouvées. Capables de capter des sons et de reconnaitre leur fréquence, les racines décident ensuite de se rapprocher ou de s’éloigner de leur source. Les racines émettent aussi des sons ressemblent à des clics. Ils résultent probablement de la rupture en cours de croissance, de leurs parois cellulaires formées de cellulose mais les chercheurs n'ont pas encore trouvé à quoi ils servent.

Les plantes possèdent bien d’autres capacités. Elles peuvent percevoir la pesanteur et les champs électromagnétiques qui influence leur croissance, elles reconnaissent et mesurent les éléments chimiques contenus dans l’air ou le sol, elles peuvent déterminer le taux d’humidité d’un terrain et localiser des sources d’eau, même éloignées. Certaines de ces capacités se trouvent dans les racines, d’autres sont dispersées sur l’ensemble de leur organisme. Pour véhiculer des informations d’un bout à l’autre de son corps, un végétal ne se contente pas que de signaux électriques, il recourt aussi à des signaux hydrauliques et chimiques.

Communication : Les plantes communiquent entre elles à travers un langage formé de milliers de molécules chimiques libérées dans l’air ou dans l’eau. Au cours de multiples interactions qui interviennent à plusieurs niveaux entre les plantes, certaines manifestent un esprit de compétition, d’autres de l’agressivité ou de la coopération. Le principal objectif dans la vie est de défendre son patrimoine génétique. La communication entre elles, par les racines obéirait à un objectif précis, distinguer les parents des étrangers, les amis des ennemis. Un des moments ou certaines plantes ont le plus besoin de communiquer, surtout avec les animaux, est celui de la pollinisation. Si l’on aborde la question du point de vue de la plante, la fidélité de l’animal est d’une importance vitale. C’est par  le nectar que certaines plantes fidélisent le butinage de tel ou tel animal, alors que d’autres utilise le camouflage, le mimétisme, le piège, le vent….

Le sommeil : les premières observations sur les mouvements rythmiques des végétaux remontent à l’Antiquité grecque. Depuis, les observations ont montré que la nuit, certaines plantes choisissent une position différente selon leur espèce. Certaines redressent leurs feuilles vers le sommet, d’autres les fléchissent vers le bas, ou les regroupe autour des fleurs. On sait aujourd'hui que même les insectes dorment, alors force est d'admettre que le sommeil figure parmi les composantes essentielles de la vie.

Nous sommes liés aux plantes par une relation de dépendance totale . Si les plantes disparaissaient de notre planète, la survie de toutes les formes animales de vie « supérieures » ne dépasserait guère quelques mois. Si au contraire c’était nous qui devions disparaitre, les plantes reprendraient  le contrôle de toute la planète. Elles occupent déjà 99% de la biomasse, c’est-à-dire de la masse totale du monde vivant.

En 2008, la Commission fédérale d’éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain instituée par le Conseil fédéral a publié un document intitulé La dignité de la créature dans le règne végétal – La question du respect des plantes au nom de leur valeur morale.

Voilà une occasion de regarder notre environnement avec un nouveau regard.

https://www.admin.ch/gov/fr/start/dokumentation/medienmitteilungen.msg-id-18268.html

https://www.swissinfo.ch/fre/les-plantes-aussi-ont-une-dignit%C3%A9/6600094

 

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  • : Le blog de fleursanniviers.over-blog.com
  • : J'aime marcher, et au cours de mes balades, en regardant la richesse de la flore,j'ai eu envie de mieux connaitre les fleurs.J'ai commencé par les observer avant de chercher leur nom dans les livres mais ce n'est pas facile de se souvenir de certains détails alors j'ai utilisé la photographie. Après une année, j'ai envie de partager et de faire découvrir au fil des semaines, des mois, des saisons, les richesses de la flore du Val d'Anniviers, de Sierre au Grand-Mountet. Christine
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